Au commencement était le Verbe

Le chômage en cadeau


Lettre au père Noël.

Alors que cette année se termine et que je lis dans le journal Le Monde que le chômage en France a encore augmenté de 0,8%, soit 27.400 personnes, donc autant de familles, de ménages, hommes, femmes et enfants tous concernés par la perte d’un emploi, peut-être au total entre 70.000 et 100.000 personnes impactées par cette seule augmentation du mois de novembre, je me demandais où on en était de tous ces pactes, ces engagements, ces promesses qui nous coûtent tant et qui semblent ne rien donner.

Les plus socialistes d’entre nous, ceux qui croient les yeux fermés comme on prie en pensant que quelqu’un nous entend, les crédules, nous diront qu’en fait il faut attendre pour que ces mesures donnent leurs fruits, qu’il faut observer les effets dans la durée.

Mais j’en ai marre d’attendre. Je ne sais pas pour vous, mais moi j’en ai marre qu’on me prenne pour un con et qu’on me demande d’attendre. La recherche des profits à tout prix, la compétitivité, l’optimisation fiscale, les paradis fiscaux, le libéralisme, la financiarisation à outrance sont des cancers qui rongent nos vies.

Et on nous demande d’attendre ?

Mais ça se soigne un cancer, ça s’élimine ! Il faut éliminer les cellules cancéreuses et cureter partout autour pour ne rien oublier. Ensuite il faut de la chimie et du nucléaire pour brûler ce qui s’est répandu dans le corps et pourrait germer ailleurs. Mais il ne faut pas attendre. Sinon, c’est qu’on attend la mort, que nos destins sont déjà scellés.

Pole Emploi père NoëlOn nous dit qu’on a besoin d’emplois, alors on cherche des emplois, mais il n’y en a pas. On traite les chômeurs de fainéants, on les soupçonne de profiter des aides publiques, on les menaces de les surveiller pour s’assurer qu’ils font bien toutes les démarches nécessaires pour trouver des emplois. Mais cela ne serait éventuellement utile que s’il y avait autant de postes à pourvoir que de chômeurs. Or il n’y a pas plus de 600.000 postes à pourvoir en France contre 3,5 millions de chômeurs de catégorie A, ceux qui ne branlent rien (ni personne d’ailleurs). On aura beau forcer comme des sourds, on ne saura faire entrer un pied taille 44 dans une godasse taille 25.

A force de chercher un emploi, nos cous se rallongent, mais plus ils grandissent, plus l’horizon s’éloigne et plus on voit qu’il n’y a rien à attendre de l’avenir dans cette configuration. Parce que des emplois, il y en aura de moins en moins, de la croissance il y en aura de moins en moins, et qu’il n’y a strictement rien à attendre d’un avenir basé sur ces concepts éculés véhiculés par des économistes vieux aux visages plus cireux qu’une statue du musée Grévin et des banquiers.

Les banquiers ont pris les manettes de nos vies. Il nous faut les remettre à leur place de banquiers, c’est à dire de commerçants qui gagnent leur vie en prêtant de l’argent aux particuliers et aux entreprises. Pour les dettes des états, on va rester entre grands, avec les banques centrales, qui avaient une vraie utilité qu’on redécouvre maintenant qu’on les a condamnées à ne produire rien d’autre que des séries de pièces de collection. C’est tout ce qu’il reste à faire pour commencer à reprendre nos vies en mains.

Et à la place d’un banquier, on nommera comme ministre de l’économie quelqu’un qui connait la vie des gens normaux qui gagnent en moyenne 1600 ou 1800 € par mois, pas 2 millions par an, quelqu’un qui vit dans une commune éloignée de son lieu de travail, qui lui impose de prendre sa voiture tous les jours, sans chauffeur. Quelqu’un qui ne sera pas d’accord avec les propositions du MEDEF, qui ne sont que du bon sens quand on est patron et actionnaire, mais sinon non.

A tout ceux qui, comme moi, on le cou qui grandit, je souhaite Joyeux Noël les girafes !

 

Wake up.
Lovegiver

Laisser un commentaire

Information

Cette entrée a été publiée le 24 décembre 2014 par dans Chômage, Economie, France, et est taguée .
Follow Au commencement était le Verbe on WordPress.com